Jusqu’au bout, l’issue de la première étape de la Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire aura été incertaine. Quasiment arrêtés à l’approche de Sanxenxo, les hommes de tête, dont Jérémie Beyou, ont vécu des dernières heures éprouvantes, à guetter le moindre souffle d’air. Finalement, le skipper de Maître CoQ a coupé la ligne à 2h44’56 en septième position, à 33 minutes et 20 secondes du vainqueur, Thierry Chabagny. A l’arrivée, Jérémie alternait entre regrets de ne pas avoir été davantage offensif et soulagement d’avoir limité la casse.
La première réaction de Jérémie sur les pontons de Sanxenxo après 3 jours, 9 heures 44 minutes et 56 secondes de mer : « Bravo à Thierry, il mérite de gagner. Il a beaucoup mieux navigué que nous sur le bord de portant avant l’arrivée. Il a osé aller dans le vent fort et empanner, là où nous sommes revenus petit bras à l’intérieur de la courbure pour trouver moins de vent. Je suis très content pour lui ! »
Lucide sur sa performance, Jérémie Beyou revient sur sa course : « J’ai fait une étape qui manque de relief. J’ai joué des petits positionnements sans rien gagner et à l’arrivée cela se solde par un peu plus de retard que je ne le pensais. J’ai peiné à trouver la bonne carburation, j’ai été trop suiveur en voulant limiter les risques. Ce n’est pas génial, mais ce n’est pas fini pour autant !»
Reste que l’intéressé, qui dispute sa quinzième Solitaire, a suffisamment d’expérience pour savoir que c’est sur la durée que se gagne cette course… qui, dès la première étape, a fait quelques dégâts parmi les prétendants à la victoire finale. « Au moins, je termine dans le bon paquet. Ce n’est pas mort, mais il va falloir se réveiller, monsieur Beyou ! », lançait-il sur le ponton d’arrivée à Sanxenxo, avant d’aller s’accorder un repos bien mérité après cette entame particulièrement éprouvante pour les nerfs et le corps. « Physiquement, ce fut dur, nous avons beaucoup manœuvré et il y avait pas mal de mer. J’avais mon atèle pour protéger mon genou avec une limitation à 90° et ce n’était pas toujours facile de régler le bateau à quatre pattes. Sur la prochaine étape, l’angle passera à 120°, ça devrait aller mieux ! »
Prochaine étape Sanxenxo – La Cornouaille via l’île d’Yeu (522 milles / 966 km), départ dimanche 7 juin