Réparation exceptionnelle : Maître CoQ à nouveau en mode course et toujours 2e Imoca

5 novembre 2014

Ce matin, alors qu’il pointe toujours en 2e position de la flotte des Imoca de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Jérémie Beyou a réalisé ce que peu de monde est capable de faire… Il a réussi à grimper, à la force des bras, le long de son étai fixe pour neutraliser les lambeaux de sa voile d’avant déchirée qui menaçait tout le gréement de son Maître CoQ 2.

Explications…

Les Imoca disposent de trois voiles d’avant nommées J1, J2, J3. La voile intermédiaire (J2) ne peut être affalée, elle reste toujours à poste, enroulée dans un « étai fixe ». Or, c’est cette voile, pourtant neuve, qui s’est déchirée il y a deux jours. Jérémie avait réussi à enrouler le bas, mais, en haut, 2 mètres carrés de toile battaient au vent, risquant de faire dérouler toute la voile, de décrocher l’étai et… de faire tomber le mât.

La solution : grimper le long de cet étai fixe pour neutraliser ces pans de toile rebelles, mais c’est une ascension à haut risque, surtout en solo, au large, dans une mer formée.

Par deux fois, Jérémie a tenté de le faire, sans succès : les conditions étaient trop instables. Ce matin, à la faveur d’une accalmie, il a réussi, à la force de ses bras, à grimper les 20 à 25 mètres nécessaires, et, une fois en haut, à « saucissonner » solidement sa voile. Une opération qui a duré plus d’une heure d’efforts intenses.

Erwan Steff, directeur technique du Team Maître CoQ : « Il a fait ce que personne ne fait jamais parce que tu te fais complètement balader accroché à un étai ! C’est dangereux, ça demande une puissance rare dans les bras et un sacré mental. Il avait les bras en feu… Il est fatigué, mais il va maintenant pouvoir se reposer et reprendre sa course. »

24 heures sous-toilé, ou pas…
Maître CoQ 2 est à nouveau en mode course et Jérémie va pouvoir se reconcentrer sur sa stratégie comme il l’entend, ou presque… En effet, une nouvelle perturbation arrive sur la flotte des Imoca. A priori, les conditions attendues correspondent à celles adaptées au fameux J2. Si c’est le cas, le skipper Maître CoQ devra à nouveau naviguer sous-toilé (sous J3) pendant environ 24 heures. Il sera moins rapide de 1 à 1,5 nœud que ses concurrents.

Si la brise est plus forte que prévu, il se bagarrera alors à armes égales.

Quoi qu’il arrive, Jérémie va tout donner, comme il l’a fait ce matin pour défendre sa place.

Ensuite, derrière ce front, la brise devrait être portante. Les J1, J2, J3 seront remplacés par de grandes voiles d’avant et là, la garde-rode du Maître CoQ 2 sera opérationnelle à 100%.