Ce final de Route du Rhum est fidèle à sa réputation. En quelques heures, Jérémie Beyou, toujours deuxième des Imoca derrière François Gabart (Macif), a réduit son retard de moitié sur le leader. Il a finement joué son approche de l’île cette nuit. Et, au petit jour, le leader est tombé dans les dévents de l’île… Mais Jérémie va à son tour entamer son tour de la Guadeloupe et subir lui aussi, d’ici quelques heures, les aléas météo provoqués par le relief de Basse-Terre. Il est attendu cette nuit (heure de Paris) sur la ligne d’arrivée.
La course au large est décidément un sport à part, surprenant, où rien n’est jamais acquis… Alors qu’hier soir, Jérémie Beyou comptait une centaine de milles de retard sur François Gabart, un joli coup tactique lui a permis de revenir ce matin à une cinquantaine de milles.
Cela ne devrait bien sûr pas remettre en cause la hiérarchie bien établie de cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe, mais la manœuvre est belle et montre, s’il en était besoin, que le skipper Maître CoQ se bat comme au premier jour, et il en sera ainsi jusqu’au bout de la nuit antillaise à venir.
La nuit dernière a pourtant encore été rock’n’roll à bord de Maître CoQ. A l’approche des îles, de gros paquets d’algues flottent entre deux eaux et se prennent dans les appendices des bateaux. La seule façon de se débarrasser de ces véritables « boulets » est de relever safrans et dérives, un par un, très régulièrement. Une manœuvre particulièrement délicate, voire périlleuse, lorsque le bateau file, sous spi, dans des grains à 25 – 30 nœuds de vent.
En ce milieu d’après-midi, Jérémie va commencer à contourner l’île de la Guadeloupe. Là, la brise se fera capricieuse et le compte à rebours de l’arrivée de Jérémie à Pointe-à-Pitre pourra être lancé !
Il est attendu sur la ligne d’arrivée en début de nuit, entre 1h et 5h du matin demain, samedi 15 novembre (heure de Paris).
Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « ça a été bien galère cette nuit et ce matin avec des grains toujours actifs et surtout de gros paquets d’algues. Il y en a tous les 20 mètres ! Il faut constamment relever les safrans et, dans les grains, c’est vraiment chaud ! Soit tu gardes tes algues et tu te traînes soit tu relèves tes safrans et tu pars au loff ! Le vent est super irrégulier et absolument pas conforme aux fichiers, faut faire avec, mais c’est chaud…
Je n’ai pas de stratégie établie pour le tour de l’île car il n’y a pas de schéma établi. C’est anarchique et on sait très bien qu’il y a des trous d’air que l’on pourra difficilement éviter. La seule chose sûre c’est que ça devrait faire une arrivée de nuit. »
La flotte IMOCA le 14 novembre à 16h00
1. Macif, François Gabart à 19 milles de l’arrivée
2. Maître CoQ, Jérémie Beyou : + 52,7 milles
3. Safran, Marc Guillemot : + 187,5 milles
4. For Humble Heroes : + 307,1 milles
5. Louis Burton, Bureau Vallée : + 449,4 milles
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