La nuit fut pluvieuse et orageuse pour le skipper Maître CoQ, toujours en deuxième position de la flotte des Imoca de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. À moins de trois jours de l’épilogue de cette transat en solitaire, et malgré la fatigue, Jérémie ne boude cependant pas son plaisir d’être en mer, à batailler pour la victoire.
À 1000 milles (1850 km) de l’arrivée à Pointe-à-Pitre, sous petit spi, Jérémie Beyou a passé la nuit sur le pont. Les grains s’enchainent, il pleut, le tonnerre gronde et, à chaque nuage orageux le vent tourne et passe de 15 à 30 nœuds. Il faut faire vite, prendre un ris, corriger le cap et les réglages… Puis le nuage s’éloigne, les étoiles réapparaissent, le vent se calme. Il est alors temps de renvoyer de la toile, de reprendre sa route, de peaufiner à nouveau ses réglages… Jusqu’au prochain grain.
C’est le lot classique des nuits sous les alizés. Il faut faire avec. Puiser loin dans ses réserves d’énergie pour, toujours, tirer le meilleur de son bateau et des conditions de vent du moment.
À l’approche des Antilles, la brise devrait faiblir, mais cela ne sera pour autant pas synonyme de repos pour les solitaires.
La course de vitesse se poursuit entre François Gabart (Macif) et le skipper Maître CoQ. Jusqu’au bout, Jérémie saisira la moindre opportunité tactique qui s’offrira à lui pour tenter de gagner des milles sur le leader. Il reste trois jours de course et il n’a pas dit son dernier mot.
Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « C’est une nuit typique des alizés avec des grains partout, de la pluie, de l’orage, le vent qui passe de 15 à 30 nœuds… Bref, je suis sur le pont. Les sautes de vent sont trop rapides pour faire des changements de voile. Je suis sous petit spi et je joue sur les prises de ris dans la grand-voile. Et ça doit faire une trajectoire en zigzag parce que le vent bouge tout le temps !
Côté stratégie, j’ai opté pour une trajectoire au plus court pour l’instant, je préfère me recaler le plus tard possible. On verra ce que François décidera de faire, s’il n’empanne pas lui non plus, ce sera une course de vitesse jusqu’à l’approche de Basse-Terre.
Tout va bien ! ça tire, forcément, surtout après avoir passé une nuit à manœuvrer, mais je suis sur la Route du Rhum, en deuxième position… C’est dur, mais c’est top ! »
Les premiers Imoca devraient arriver vendredi au chant du coq (heure française) à Pointe-à-Pitre.
Classement du 11 novembre à 6h
1. Macif (F. Gabart) à 976,8 milles de l’arrivée
2. Maître CoQ (J. Beyou) à 41,4 milles du premier
3. Safran (M. Guillemot) à 200,8 milles du premier
4. For Humble Heroes (A. Tripon) à 290,3 milles du premier
5. Bureau Vallée (L. Burton) à 401,6 milles du premier
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