Jérémie Beyou aux avant-postes

9 novembre 2016

Trois jours après le départ des Sables d’Olonne, Jérémie Beyou est bien campé dans le peloton de tête du Vendée Globe. Contraint de beaucoup régler et manœuvrer à cause de conditions très instables et d’une dorsale anticyclonique à traverser, le skipper de l’IMOCA60’ Maître CoQ, qui ne s’est pas ménagé depuis qu’il a quitté la Vendée, devrait peu à peu accélérer à la faveur des alizés de nord-est qui se profilent devant lui.

Vendée Globe 2016 - Maître CoQ - Jérémie Beyou : Jérémie Beyou aux avant-postes

La flotte des 29 skippers qui s’est élancée dimanche des Sables d’Olonne pour la huitième édition du Vendée Globe a été relativement épargnée par les éléments, avec une descente du Golfe de Gascogne qui s’est effectuée au portant dans une mer pas trop formée. Malgré cela, ces trois premiers jours de course n’ont pas été de tout repos. Des conditions météo très instables ont obligé les marins, et Jérémie Beyou en particulier, à sans cesse être aux aguets, entre réglages et manœuvres. « Depuis le départ, c’est compliqué, parce qu’il y a des grains partout, le vent bascule parfois de 60 degrés et passe en peu de temps de 5 à 30 nœuds », confirme le skipper de Maître CoQ, joint mercredi matin.

Difficile dans ces conditions de trouver du temps pour se reposer – « pour l’instant, je dors surtout par tranches de 15-20 minutes », explique Jérémie Beyou -, d’autant que stratégiquement, il s’agit de négocier au mieux le passage d’une dorsale anticyclonique (extension de l’anticyclone des Açores) au large du sud-ouest du Portugal. Un obstacle météo qui devrait être dans le rétroviseur de Maître CoQ d’ici la fin de journée de mercredi, ouvrant la route des alizés, synonyme d’accélération progressive vers Madère dans du vent plus fort mais a priori plus stable. « Il faut que l’on traverse cette dorsale, après ce sera mieux, confirme l’intéressé, même s’il y aura rapidement du boulot, avec le dévent de Madère à gérer. »

Cette débauche d’énergie porte cependant ses fruits, puisque, malgré un léger ralentissement dans la fameuse dorsale, le Finistérien pointe aux avant-postes en ce début de course, cinquième mercredi à 15h HF. « J’ai SMA et PRB sous mon vent, Gitana à mon vent ; tour à tour, nous sommes freinés puis nous repartons, ça n’arrête pas ». Jérémie Beyou, vite entré dans le vif du sujet de son Vendée Globe, est concentré sur la bonne marche d’un Maître CoQ qui lui donne pour l’instant entière satisfaction. Il est aussi rassuré par sa dent abîmée lundi qui ne le fait pas souffrir. Quant au menu à bord, il est assez « light » depuis le départ, avec des fruits frais et des grandes tartines de pain encore à la disposition du skipper. Jérémie attendra des conditions plus favorables pour s’installer autour de plus grands festins.