Joshua Slocum, le père de tous...

2 novembre 2016

Il est l’homme par qui tout arriva… C’est lui, ce sacré Joshua Slocum, qui est le père spirituel de nombreux tourdumondistes. Né en 1895, Slocum va vivre la mer et ce, jusqu’à sa mort. Il sera le premier homme à imaginer un tour du monde en solitaire et le réalisera sur son antique bateau de travail, le Spray. Matelot à 14 ans, lieutenant, second, il va gravir tous les échelons avant de prendre le commandement à 26 ans d’un trois-mâts barque de 332 tonneaux, le Washington. Cap sur Sydney à l’aller, tentative de pêche au saumon du côté de l’Alaska au retour. Un sacré programme… Et Slocum va rapidement devenir un des plus fins capitaines américains. Une sacré réputation cet homme tantôt propriétaire-armateur, tantôt capitaine et qui va sillonner le monde en transportant du charbon ou des barils de pétrole, en s’occupant de pêche. Puis tout va basculer… Il va investir dans différents bateaux, subit la concurrence de la marine à vapeur, perd son dernier bateau au Brésil. Il n’a plus rien… Aidé de son fils et de sa deuxième femme, il va construire un bateau avec le reste de son clipper échoué. Ils prennent la mer le 13 mai 1888 et, à bord du Libertade, rejoignent Washington en décembre 1988. Incroyable !

Slocum se fait offrir durant l’hiver 1892, par son ami capitaine baleinier Eben Pierce, un antique sloop appelé le Spray… construit vers l’an 1 de notre ère. Slocum va tout refaire à son bord. Le 24 avril 1895, il quitte Boston pour son premier tour du monde de 46 000 milles. Délirant, il part avec un dollar et 80 cents en poche. Rien d’autre… Il traverse une première fois l’Atlantique et va rejoindre l’Europe et le détroit de Gibraltar. Il reprend la mer et traverse une nouvelle fois cet océan en guise de jardin et longe la côte sud-américaine. Le détroit de Magellan s’offre à lui et il passe côté Pacifique. Les Marquises, les îles Samoa, l’Australie, la Tasmanie. Il met le cap au Nord et décide de passer par le détroit de Torres. Il traverse alors l’océan Indien vers Rodrigues, fait une escale à Maurice puis il met le cap vers l’Afrique du Sud. Il double le Cap de Bonne-Espérance et se trouve une fois de plus dans son jardin : l’Atlantique. Sainte-Hélène, Ascension, Grenade, Antigua… Il déguste cette dernière traversée et se trouve le 27 juin 1898 devant Newport. Il a parcouru près de deux Vendée Globe en solitaire et ne s’arrêtera pas puisque, tous les ans il s’échappe aux Antilles. À 65 ans, il décide une nouvelle fois de s’aventurer dans son jardin à bord de son Spray. Mais il s’y perd à jamais…