Séquence émotion ce lundi 29 août à Port-la-Forêt lorsque lentement le team voile, emmené par Yannick Bestaven, a poussé le monocoque aux couleurs du volailler vendéen, Maître CoQ, pour le faire sortir du chantier CDK. Concentrés à la tâche mais la joie dans les yeux, les hommes et les femmes de l’équipe ont partagé ce temps fort avec une délégation de représentants de chez Maître CoQ.
« Quel moment incroyable ! Voir se dessiner les courbes au fur et à mesure que le bateau avance et apparaitre nos couleurs. C’est fort et émouvant surtout quand on sait le travail accompli par les équipes au cours des 14 derniers mois. Le Maître CoQ V est le premier bateau que nous construisons. Il est le fruit d’une volonté commune, inspirée par l’envie de faire rayonner la “marque employeur” auprès d’un large public. Que ce soit en externe avec un projet attractif et fédérateur, ou en interne en allant chercher une nouvelle victoire que l’on puisse vraiment partager tous ensemble, aux Sables d’Olonne, en Vendée, ce qui n’a pas été possible en 2021 pour cause de pandémie ! Le Maître CoQ V est le résultat d’une belle collaboration entre l’équipe voile et nous. Nous en sommes fiers. Très vite, le bateau va naviguer afin que Yannick le prenne en main. La promesse d’une belle histoire jusqu’à l’arrivée du prochain Vendée Globe, » Chantal Philippe, directrice marketing et commerciale de Maître CoQ
Maître CoQ V est un plan Guillaume Verdier, conçu dans les moules de l’IMOCA du team américain, 11th Hour 2. Le nouveau Maître CoQ V a été revu par Yannick et son staff afin de l’adapter à la course en solitaire en s’appuyant sur sa riche expérience du dernier Vendée Globe. La répartition des ballasts, la casquette et l’aménagement du cockpit ont été modifiés dans cet esprit.
Hier est histoire, demain est mystère et aujourd’hui ?
Yannick Bestaven : « Aujourd’hui c’est un très beau cadeau et une grande première tant pour mon partenaire Maître CoQ que pour moi. Un IMOCA neuf, construit ensemble. Je me réjouis de cette journée. C’est un bel accouchement même si notre bébé a pris un peu plus de temps que prévu pour sortir du chantier. Ce Maître CoQ V est le fruit d’un travail collectif qui a débuté il y a 17 mois quand la direction de Maître CoQ m’a demandé ce que je souhaitais faire après ce Vendée Globe remporté. « Et, pourquoi pas le gagner une seconde fois » leur ai-je proposé. « Banco… » m’ont-ils répondu. Quoi de plus beau que de relever des défis ?
Rêver ensemble, partager avec le plus grand nombre, insuffler, inspirer… Tout est dans le cheminement. L’engouement du dernier Vendée Globe prouve que notre société a besoin de ces espaces. Si, avec Maître CoQ, nous inspirons et permettons à certains de se réaliser, le Vendée Globe 2024 est gagné. La victoire finale est la conséquence d’une multitude d’actes, de décisions… La première pierre a été de prendre la décision audacieuse d’y retourner alors que le confort aurait été, pour Maitre CoQ comme pour moi, d’en rester là. Ensuite, ça a été 14 mois de chantier. Aujourd’hui, nous vous présentons notre bateau. Demain, ce sera le temps de la mise au point, de la fiabilisation. Puis, celui de la compétition. »
Justement, la première grande confrontation est dans moins de deux mois…
« Toutes les étapes intermédiaires sont importantes et tournées vers le seul objectif du départ le dimanche 10 novembre 2024. Les questions me sont déjà posées : « Mais, Yannick, la Route du Rhum ? » Forcément, en tant que compétiteur, je souhaite performer sur cette belle transat en solitaire. En novembre prochain, je donnerai tout. Le classement, c’est ce après quoi on court et ce qui se voit. Mais en tant que chef de projet et sportif, je sais aussi que l’expérience acquise vaut son pesant d’or. Avec un peu de recul et de travail sur moi-même je sais combien la patience est mère de sagesse… »
Une mise à l’eau de Maître CoQ V retardée, pourquoi ?
“La construction d’un bateau est un travail collectif avec l’intervention de plusieurs prestataires. Si certaines tâches se succèdent, d’autres peuvent se faire conjointement… A certains moments du chantier composite, il y a eu des défections de personnel dues principalement au Covid. Ce qui a engendré du retard. De plus, j’ai souhaité faire évoluer les plans des architectes pour adapter Maitre CoQ V au solitaire alors que le plan d’ 11th Hour 2 sont conçus pour l’équipage. Les aller/retour et ajustements ont aussi pris du temps. Il faut aussi noter que notre équipe est restée, en termes de nombre de personnes à travailler au quotidien, identique à celle de la précédente campagne. Cette mise à l’eau n’est pas tardive à l’échelle du départ du Vendée Globe en 2024. Je préfère que notre IMOCA soit bien terminé dans un chantier, plutôt qu’à flot où tout est plus compliqué, surtout pour l’équipe technique… Ne nous trompons pas d’objectif !”
Maître CoQ V versus Maitre CoQ IV ?
“Le cockpit est plus fermé que sur notre précédent bateau. Ce qui est une vraie protection en plus pour le skipper. La carène du Maître CoQ V est plus étroite. Les safrans ont des profils plus allongés. L’évolution majeure tient surtout dans les foils qui sont plus grands. En longueur développée, ces nouveaux foils font 7 mètres là où, sur le Maître CoQ précédent, ils n’en faisaient que 4,5 mètres. Cette génération de foilers vole plutôt, plus vite et est plus rapide dans les phases de transition. Les performances sont en théorie supérieures. Au niveau de l’intérieur, j’ai retenu les leçons du dernier Vendée Globe. Je peux tout faire depuis mon siège bien calé.”
Quelles ont été les grandes étapes du chantier ?
“Nous avons récupéré les moules de 11th Hour Racing Team. Les équipes CDK ont donc très vite pu commencer le travail de drapage de la coque et du pont. La cuisson terminée, est ensuite venu le temps du démoulage de la coque. C’est toujours hyper important car la moindre imperfection peut engendrer de longues finitions et du poids en plus… Ceci fait et bien fait grâce à l’expertise de CDK, le bateau a révélé son allure lors du pontage. Là, une partie du puzzle se dévoile lorsque le pont vient se coller à la coque et aux cloisons positionnées à l’intérieur. Après ce sont les finitions mais c’est assez terrible pour les équipes qui travaillent désormais dans un bateau fermé et cloisonné. Très contraignant. En parallèle de ce travail de composite du chantier CDK, mon équipe qui coordonnait l’ensemble a réalisé des pièces, fait des montages à blanc, etc… de manière à ce que tout s’emboite parfaitement au moment où elle a pu récupérer le bateau, début août. Un travail d’anticipation essentiel afin de gagner du temps à un moment où en général on n’en a pas.
Je tiens à saluer chacun des membres. Un immense coup de chapeau à eux. Je sais combien ils se sont investis. Ils ont donné de leur temps sans compter, de leur énergie et partager un tas de bonnes idées afin que notre fier navire soit performant. MERCI.
Merci aussi aux équipes du chantier CDK qui ont travaillé dur au cours des derniers mois ainsi qu’à tous nos prestataires.”