Élevage de poulets de chair : une pratique encadrée

Si la consommation mondiale de viande de volaille s’envole depuis quelques années, la production française de poulets destinés à la viande peine à s’inscrire pleinement dans cette conjoncture. En effet, 46 % du poulet consommé en France en 2021 a été importée (contre 25 % en 2000).  Face à cette concurrence internationale à bas coûts, les associations interprofessionnelles et les éleveurs parient sur une offre de qualité et accessible, pour répondre à toutes les occasions de consommation. Une manière de coller au plus près des attentes des consommateurs.

Panorama de l’élevage de poulets de chair

Consommation et production

Les Français aiment le poulet. Ils en ont consommé, en moyenne en 2019, 21,4 kg par personne (Rapport CIDEF, 2019). Sur dix volailles consommées en France, sept sont des poulets. La consommation de viande de poulet a augmenté de 2,62 % en 2019, et les prévisions sur l’horizon 2026 parient sur une stabilité de ces taux de croissance.

Pourtant, la production ( exprimée en TEC tonne-équivalent-carcasse) a légèrement reculé en 2019 par rapport à 2018. La France qui représentait, en 2016, 16 % de la production européenne de poulets derrière la Pologne et le Royaume-Uni (Rapport CIDEF, 2017), n’en représente plus que 11 % en 2018. La Bretagne et la région Pays de la Loire continuent, à elles seules, de concentrer en 2018, 57 % des volailles élevées (Rapport CIDEF, 2019).

Bâtiments d’élevage et exploitations

Le parc de poulaillers dédiés à l’élevage de poulets est passé par une période de crise dans la décennie 2000 ; à l’époque, les nouvelles constructions ne compensaient pas les disparitions. Une récupération lente a eu lieu dans les années 2010, même si le ratio entre disparitions et constructions est de nouveau négatif en 2018. Si une partie d’élevage en France est qualifié « d’intensif », il l’est toutefois moins que le Brésil, l’Ukraine ou la Thaïlande, qui comptent jusqu’à 2 millions de volailles dans des parcs de bâtiments de plusieurs hectares (Interprofession Anvol). 

Comment élever des poulets de chair ?

La filière avicole se compose de plusieurs spécialités. Pour produire du poulet, la France compte sur 80 couvoirs, 300 entreprises de fabrication d’aliments, 14 000 élevages, 76 abattoirs, 400 entreprises de transformation. La filière volaille emploie environ 100 000 professionnels.

De l’œuf au poulet de chair

Les accouveurs ont pour mission de couver les œufs jusqu’à ce que les poussins soient livrés aux éleveurs. Les poussins destinés à la ponte sont séparés de ceux destinés à la chair. L’accouvage est une tâche qui nécessite un savoir-faire technique important. L’incubation en accouvoir est de 21 jours pour le poussin (poulet). 

Une phase délicate au démarrage et un suivi constant

En aviculture, trois critères doivent être mis en œuvre pour assurer un bon démarrage :

  • Assurer une ambiance et un environnement propice : Les poussins doivent être maintenus à température constante. 
  • Adopter les « 3 S » de la litière : saine, sèche et souple.
  • La gestion de l’alimentation doit être précautionneuse pour assurer un bon démarrage de l’élevage des poulets. 

Les élevages de poulets de chair : encadrer les usages

Face à une préoccupation toujours croissante des consommateurs quant à la qualité de la viande qu’ils consomment et quant à la prise en compte de l’amélioration du bien-être animal, de nombreux acteurs de l’aviculture, dont Maître CoQ, sont engagés à mettre en œuvre une série de recommandations pour améliorer les conditions d’élevage des poulets et autres volailles en France.

Réglementation française, réglementation européenne

En 2007, la Commission européenne adopte la directive 2007/43/CE pour encadrer l’élevage des poulets de chair. Elle s’applique pour les élevages de plus de 500 animaux, laissant de côté les exploitations plus restreintes, en extérieur ou biologiques, sujettes elles-mêmes à d’autres exigences. L’annexe 1 de cette directive liste les conditions et la gestion des élevages à obligatoirement mettre en place. L’annexe 2 concerne les élevages à forte densité. Cette directive a été transposée en droit français en 2010. L’arrêté du 28 juin 2010 ajoute plusieurs annexes pour la mise en œuvre des contrôles ou encore de la formation des professionnels. Cette réglementation concerne plus de 60 % des élevages français. En effet, en 2016, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, 60 % des poulets étaient élevés en conditions conventionnelles, 16 % en Label Rouge, 8 % avec une certification de conformité de produits (CCP) et 1 % en agriculture biologique. 20 % des animaux, élevés en plein air (contre 5 % pour l’ensemble de l’Europe), ne sont pas concernés par cette réglementation. L’arrêté engage aussi le gouvernement français à élaborer des guides de bonnes pratiques en élevage, dans le but d’orienter les éleveurs.

Adopter les bonnes pratiques

En 2017, le gouvernement affiche la volonté d’augmenter la qualité de la filière française. Le Plan de filière volaille de chair fait un état de la situation et fixe les objectifs à l’horizon 2025. Mais pour cela, les grands acteurs du secteur doivent s’impliquer. Les organisations interprofessionnelles multiplient les recommandations destinées aux éleveurs pour le respect du bien-être animal, de l’environnement (charte technique volaille de chair) ou encore des conditions de travail dans les élevages de poulets et autres volailles.  C’est le cas pour le Groupe LDC qui lance la démarche Nature d’Éleveurs.