Une arrivée indécise

3 juin 2015

Déjà trois nuits en mer sur la première étape de la Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire et Jérémie Beyou reste toujours bien calé dans le peloton de tête. Au large du Cap Ortegal, le skipper de Maître CoQ longe ce matin sous spi les côtes Nord de la Galice et s’attend à un renforcement conséquent du vent à la mi-journée au passage du Cap Finisterre, de l’ordre de 30-35 nœuds. L’arrivée de l’étape à Sanxenxo pourrait redistribuer les cartes, la baie étant réputée très calme la nuit…

 

Une première étape au très long cours… Après 2 jours et 15 heures de mer ce mercredi matin à 8h, les hommes de tête, dont Jérémie Beyou qui n’a pas quitté les avant-postes depuis le départ de Pauillac, sont pointés à 130 milles (sur 461) de l’arrivée à Sansenxo. Et bien malin celui qui est capable de donner une ETA (estimation d’heure d’arrivée) précise. Car si le vent rentre peu à peu ce matin, permettant au skipper de Maître CoQ et à ses rivaux sudistes (Eliès, Chabagny, Dalin, Macaire, Morvan, Loison), qui semblent avoir gagné la bataille d’options avec les nordistes (Hardy, Mahé, Horeau), de sortir le spi et de glisser le long des côtes Nord de la Galice, la situation va une nouvelle fois se compliquer dans la journée avec un spectre de conditions assez extrêmes : quand ils franchiront le Cap Finisterre, pointe occidentale de l’Espagne, aux alentours de midi, les solitaires vont d’abord se retrouver confrontés à un vent fort de nord-est de l’ordre de 30-35 nœuds dans une mer formée, au point que la direction de course leur a imposé le port de la brassière. Mais après cette accélération brutale qui leur permettra de descendre plein pot vers le sud, ils risquent d’être subitement freinés à l’approche de Sanxenxo. La ria de Pontevedra, où se niche la station balnéaire galicienne, est en effet réputée « pétoleuse » la nuit, à savoir que le vent tombe subitement. Dans ces conditions, les cartes pourraient être redistribuées et la fraîcheur sera sans doute un atout déterminant pour négocier au mieux cette quatrième et dernière nuit en mer. Jérémie, dont la préparation physique intensive qu’il suit toute l’année, particulièrement en amont de la Solitaire du Figaro, consiste justement à lui permettre de garder sa lucidité dans ces moments-clés, saura-t-il en profiter ? Réponse jeudi…