Un début de course efficace et sécuritaire

16 novembre 2012

Il y a une semaine encore, ils étaient tous à quai, aux Sables d’Olonne. Ce vendredi, Jérémie Beyou et les autres solitaires du Vendée Globe 2012 évoluent déjà au large des Canaries… Pointé en 6e position ce matin, le skipper Maître CoQ réalise un début de tour du monde à la fois sécuritaire et performant. Au petit jour, il enregistrait même les meilleures performances du groupe de tête.

« Au départ, lorsque j’ai vu Marco (Marc Guillemot, Safran) partir à l’horizontale et rentrer au port, ça m’a calmé d’entrée de jeu. Pour moi, la gestion du matériel prime avant tout. Il est hors de question de s’emballer. On va gérer chaque jour de course l’un après l’autre… Tant qu’on est en course, tout va bien ! Je pense d’ailleurs très fort à tous ceux qui ont été contraints à l’abandon, c’est vraiment triste », précisait Jérémie ce matin après l’annonce de deux nouveaux abandons, portant à quatre le nombre de concurrents s’étant déjà retirés de la course, sur avaries.  
Ce discours sécuritaire n’empêche cependant pas le skipper Maître CoQ d’y associer la dose nécessaire de performance pour figurer dans le groupe de tête.

Nuit blanche aux réglages
Après une petite semaine de course, un groupe de sept concurrents s’est en effet détaché du peloton. Ils évoluent depuis deux jours en bordure d’une dépression secondaire située très sud qui perturbe sensiblement le flux normal de l’alizé et génère des vents extrêmement instables.
Le skipper Maître CoQ a ainsi passé la nuit dernière à manœuvrer et ajuster les réglages de ses voiles pour optimiser chaque bascule et saute de vent : « ça passe de 3 à 25 nœuds ! Il y a beaucoup de grains, il faut régler en permanence. ça fait deux jours que ça dure, c’est un peu usant… mais ça a l’air de se régulariser. »
Malgré ces conditions physiques et techniques, Maître CoQ enregistrait ce matin l’un des deux meilleurs scores de vitesse du groupe de tête. Jérémie a également sensiblement réduit (50 milles sur les douze dernières heures) son écart avec le leader.

Gérer le quotidien
Jérémie Beyou est désormais parfaitement dans le rythme de sa course. Concentré, exigeant, il optimise le moindre mille parcouru, tout en gérant son quotidien : « j’ai sorti tous les vêtements mouillés sur le pont, même s’il fait gris, avec la chaleur (22° au lever du jour) ça va sécher. Tout à l’heure, j’irai faire un tour d’inspection du bateau et bricoler un peu. » Ensuite, il a prévu de se cuisiner un bon plat chaud pour se ressourcer !

Encéphalogramme tactique plat
Côté stratégie, en revanche, rien de très croustillant à se mettre sous la dent : les solitaires vont devoir suivre une route quasi « obligatoire » dans les jours à venir.
La zone instable dans laquelle le groupe de tête évolue actuellement devrait être franchie dans la journée. Dès ce soir ou demain matin, Jérémie et ses camarades de course devraient pouvoir hisser les spis et glisser dans un flux régulier de secteur nord-est appelé alizé. Ces prévisions sont en revanche à considérer avec prudence, car dans ces zones géographiques perturbées, les systèmes météo fluctuent beaucoup et la réalité n’est pas toujours à l’image des fichiers de vent.

Quoi qu’il en soit, le skipper Maître CoQ est en bonne position et dispose de tout son potentiel technique pour aborder la prochaine phase de ce tour du monde : la négociation du pot au noir. Ce passage délicat devrait se jouer en début de semaine prochaine.