Transat New York - Vendée : Jérémie Beyou veut « être dans le match »

27 mai 2016

Arrivé à New York lundi dernier, Jérémie Beyou prend dimanche le départ de la transat en solitaire New York-Vendée (Les Sables d’Olonne). Pour sa première course de l’année sur Maître CoQ, dont le foil tribord, endommagé lors du convoyage, a été réparé dans un délai très court, le Finistérien se donne pour ambition de se battre dans le peloton de tête, histoire de prendre ses marques à un peu plus de cinq mois du départ du Vendée Globe.

Transat New-York Vendée 2016 - Maître CoQ - Jérémie Beyou : Transat New York - Vendée : Jérémie Beyou veut « être dans le match »

Une réparation express rondement menée

Le foil tribord de Maître CoQ a pu être réparé dans un temps record et livré jeudi à la North Cove Marina de New York, trois jours avant le départ de la transat New York-Vendée (Les Sables d’Olonne). Sur place, le Directeur technique Pierre-François Dargnies a en effet réussi à trouver les compétences humaines nécessaires pour mener à bien cette délicate mission. Le talent des techniciens américains a fait le reste. « Cette opération commando a été menée de main de maître, se réjouit Jérémie Beyou. Le chantier que nous avons trouvé pour faire les réparations a été très efficace, ils ont pris le dossier à bras le corps pour tenir les délais, nous sommes vraiment satisfaits. »

Résultat, c’est un Maître CoQ avec quasiment tout son potentiel qui quittera dimanche le sud de Manhattan, direction le Pont de Verrazano, au large duquel sera donné le départ réel de la transat en solitaire. « Au près, nous n’aurons pas de déficit, c’était important à cette allure d’être à 100% de la valeur du bateau, ajoute le skipper finistérien. Sur les bords de reaching, nous déciderons avec l’équipe si je m’appuie à 100% sur le foil tribord ou si je limite un peu la charge à mettre dessus. Le bateau ne sera pas totalement à 100%, mais c’est beaucoup mieux que de ne partir qu’avec un foil ! »

Good bye New York !

Arrivée à New York lundi dernier en provenance de Newport, l’Equipe Voile Maître CoQ n’aura guère eu le loisir de profiter des charmes de « Big Apple » : « Toute l’équipe a été au taquet depuis que nous sommes installés dans North Cove Marina, confirme Jérémie Beyou. Personnellement, je suis vite entré dans ma bulle, concentré sur la préparation de la New York-Vendée (Les Sables d’Olonne). Mais c’est quand même bluffant de se retrouver là, au pied des buildings de Manhattan, le spectacle est grandiose. » L’équipe s’est tout de même accordé un jour « off » mercredi, certains en profitant pour s’offrir une escapade à Times Square, Central Park ou Brooklyn. « Dans la soirée, nous sommes sortis tous ensemble pour assister à un match de baseball des NY Yankees. L’ambiance était vraiment géniale, c’est le show à l’américaine dans toute sa splendeur, avec de la musique à fond, des animations dans tous les sens… ». Si Jérémie Beyou, en bon fan de sport, a apprécié, il s’est vite replongé dans sa « bulle », confiant son désir de larguer les amarres : « Franchement, j’ai envie d’y aller. Cela fait plus de trois semaines que nous sommes partis de Lorient, j’ai hâte d’en découdre sur l’eau. »

Jérémie Beyou vise la tête

Rassuré d’un point de vue technique et en pleine forme physiquement, Jérémie Beyou aborde sa première course de l’année avec l’ambition affichée de se mesurer à ceux qui, à l’instar d’Armel Le Cléac’h ou de Vincent Riou, ont déjà bien éprouvé leur monture, notamment lors de The Transat bakerly. « C’est clair que je me mets un peu la pression. Deux ou trois skippers ont un peu plus de compétition dans les pattes que moi. Ma petite angoisse, que je ressens souvent avant un départ de course, c’est de savoir si je vais être dans le rythme. J’ai forcément des petits doutes parce que je n’ai pas navigué à côté des autres depuis le début de l’année et que c’est ma première course en solitaire avec les foils. Cette transat est donc importante à la fois pour le rythme que je vais être capable de tenir et pour la performance du bateau. »

Pas question en tout cas pour le skipper de Maître CoQ de laisser partir le train sans lui : « Mon idée, c’est vraiment d’essayer de calquer ma vitesse sur le wagon de devant pour voir si j’arrive à tenir la cadence. Ce sera à moi d’estimer au bout de quelques heures ou de quelques jours si c’est trop et s’il faut éventuellement calmer le jeu, mais mon idée est d’être dans le match. » Sur un parcours ouest-est qu’il a déjà emprunté il y a quatre ans en MOD 70 lors de la Krys Ocean Race, le skipper de Maître CoQ s’attend à une « transat rythmée » : « La sortie de New York n’est jamais simple, avec les rails de cargos, les zones protégées liées aux cétacés et la zone de glaces à éviter, ce n’est pas une navigation de tout repos. Après, statistiquement, c’est du portant ou du reaching, cela signifie des vitesses élevées, qui plus est avec les foils. Il va falloir que je m’y habitue, mais le contexte de course va m’aider à accepter ces contraintes de vitesse, de bruit, et de stress. »