Mot du bord : Des rafales de 60 nœuds attendues !

13 décembre 2016

Au 36ème jour de course, Jérémie évolue dans l’océan Pacifique, à hauteur de la Nouvelle-Zélande. Ce matin, le skipper de Maître CoQ à réduit l’écart sur son concurrent Paul Meilhat : plus que 67 milles les séparent ! Jérémie nous envoie de ses nouvelles dans ce mot du bord.

 

Vendée Globe 2016 - Maître CoQ - Jérémie Beyou : Mot du bord : " Des rafales de 60 nœuds attendues"

 Photo envoyée depuis le bateau Maitre Coq le 20 Novembre 2016 – Photo Jérémie Beyou

 

Bonjour, La mer s’est calmée ici en avant de la grosse dépression qui va me rattraper à partir du 13. J’en profite pour vous écrire quelques lignes.

J’ai toujours beaucoup de difficultés à me connecter : en moyenne, une connexion par jour pour prendre un fichier de vent grosse maille. Je reçois le bulletin sécurité de la course également qui me donne des indications sur les grands phénomènes et les hauteurs de vagues. Il m’est difficile de faire une stratégie à moyen terme dans ces conditions. Alors, j‘avance au jour le jour en essayant de ne pas trop toiler le bateau, pour ne pas me faire surprendre par des rafales. Je regarde mon baromètre aussi, et les nuages. Le problème c’est qu’ici tout est gris, alors difficile de distinguer les grains…

Mon rythme à bord : pas beaucoup de météo, peu de téléphone (il faut que je sorte sur le pont pour que ça fonctionne donc autant dire que c’est rarement possible), beaucoup de veille et d’écoutes à la main. Je m’alimente correctement et j’arrive à dormir.

Aujourd’hui est une journée un peu particulière car demain, je sais que je vais prendre cher dans la tempête. J’ai fait tout le tour du bateau pour resserré ce qui devait l’être ; fais ma check-list heure par heure. Le phénomène a l’air violent, et je devrais l’encaisser vent de travers. A priori pas trop de mer, mais des rafales à 60nds+ ! J’espère que la suite sera un peu moins hostile.

Je ressens vraiment de l’isolement depuis l’entrée dans l’Indien. Le peu de contacts que j’ai avec la terre renforce ce sentiment. Mais je le vis bien. Ma course est un peu entre parenthèses depuis que j’ai cassé mon Hook de GV. Je me suis mis pour objectif de sortir du Sud sans tirer sur le bateau, sans nouvelles avaries. Je vais à mon rythme, à l’écoute du bateau, toujours avec des petites voiles, peu de ballasts ou de foil. Je ne regarde pas le classement. Si je fais cela bien, ça sera déjà une victoire. Pour la suite on verra.

Voilà, j’essaierai de vous envoyer quelques textes, à défaut de répondre aux vacations ou d’envoyer des images… Jerem.