Jérémie Beyou : "Mettre les watts'' c'est pour bientôt ...

6 novembre 2014

Jusqu’à ce jeudi matin, Jérémie Beyou n’avait pas perdu de terrain sur le leader de la flotte, François Gabart (Macif), malgré sa voile d’avant hors d’usage.

Hier, grâce à son décalage dans l’ouest, Jérémie évoluait sensiblement à la même vitesse que le leader. Avec une pression plus forte et malgré le temps perdu dans son escalade périlleuse, Jérémie restait accroché à la tête de flotte, une performance remarquable compte-tenu des capacités physiques et mentales que cela requiert.

Depuis hier soir, le vent soutenu impose à Jérémie d’utiliser une petite voile. Le bateau est sous-toilé et il faudra attendre une dizaine d’heure encore que le vent faiblisse pour hisser une grande voile d’avant. Le skipper de Maître CoQ pourra alors et enfin utiliser le plein potentiel de son Imoca.

D’ici là, Jérémie s’arme de patience. Ce n’est pas le plus simple pour un compétiteur aussi pugnace que lui. Mais comme un guerrier qui va partir au combat, il engrange le sommeil et établit sa stratégie afin d’être d’attaque dès que le vent faiblira en adonnant (rotation au nord nord-ouest) dans la soirée.

Jérémie Beyou joint à 11h00 par le Team Maître CoQ :  » La nuit a été dure. Ca a un adonné, je suis au bon plein sur un bord. Les dix prochaines heures vont être dures parce qu’il faudrait le J2 (voile d’avant intermédiaire ndlr) et je vais un nœud moins vite.

Hier je n’ai pas perdu de terrain parce que je pense que j’ai mieux joué le coup que François (Gabart ndlr). Du coup, j’ai fait une route plus directe par rapport à la dorsale.

Mais depuis hier soir le bateau est sous-toilé. Il manque de watts, je vais encore perdre des milles toute la journée. J’attends que le vent se calme à 16-17 nœuds pour remettre une voile plus grande. Il y aura un grand bord tribord sous gennaker et sous spi ensuite après les Açores. Après il y aura un long bord bâbord et une petite bulle sans vent qui traine dans l’Est, il faudra être capable de l’éviter.

Cette nuit j’ai bien dormi, ça m’a fait du bien. Depuis le début je m’alimente bien. Par-contre je suis  trempé, le bateau est un peu humide. Depuis le début ça rince, au niveau de l’hygiène ce n’est pas terrible, mais ce sera mieux bientôt.

Ma préparation  physique m’a bien servi hier pour monter à l’étai. Mon matos d’escalade ne fonctionnait pas, je suis descendu à la force des bras, ça glissait énormément, à la fin j’étais totalement tétanisé. Quand tu ne te sens pas physiquement tu ne tentes pas l’ascension. On est obligé de s’accrocher et on perd beaucoup d’énergie. C’était assez costaud. Maintenant le J2 on va pouvoir l’oublier, ça c’est bien ! »