Jérémie Beyou : « Je ne vais pas lâcher »

6 juin 2016

C’est une fin de transat New York-Vendée stressante qui attend Jérémie Beyou. Passé ce lundi matin sous la barre des 400 milles le séparant des Sables d’Olonne, le skipper de Maître CoQ, en tête devant Sébastien Josse (Edmond De Rothschild) et Alex Thomson (Hugo Boss), affronte désormais des conditions erratiques susceptibles de redistribuer les cartes. L’arrivée est prévue mercredi matin.

Transat New-York Vendée 2016 - Maître CoQ - Jérémie Beyou : Jérémie Beyou : "Je ne vais rien lacher"

Le calme après la tempête. Cette transat New York-Vendée (Les Sables d’Olonne) est décidément usante pour les nerfs ! Après une fin de semaine dernière particulièrement éprouvante dans une dépression qui a généré des vents jusqu’à 50 nœuds, c’est désormais une situation météo radicalement différente que vit depuis dimanche soir Jérémie Beyou. « Autant on a eu du vent fort la semaine dernière, autant là, il n’y a pas beaucoup de vent, c’est complètement désordonné, commente l’intéressé, joint lundi matin. Cette nuit, j’ai essayé de bien me dégager de la petite occlusion qui était devant nous, Seb (Sébastien Josse) a été droit devant et au final, il est passé comme une fleur alors que je me suis retrouvé posé, à zéro nœud. »

Reparti à une dizaine de nœuds, Maître CoQ conserve cependant sa place de leader alors qu’il est passé dans la matinée sous la barre des 400 milles le séparant de la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne. Mais le skipper finistérien s’attend à une fin de course sous haute tension, craignant qu’elle ne s’apparente à de la loterie au gré des humeurs capricieuses d’Eole : « Les modèles ne sont pas d’accord, on n’a pas fini de se prendre la tête. » Rien à voir en tout cas avec ce qu’il a vécu la semaine dernière lorsque son 60 pieds filait à 25 nœuds : « C’était un peu long et surtout stressant parce dans ces conditions, le bateau fait énormément de bruit, il tape beaucoup et le foil siffle sans arrêt. Nous avons eu jusqu’à 50 nœuds, normalement, ce ne sont pas des vents que tu vas chercher, tu essaies en général de te limiter à 35. Mais tout s’est bien passé. »

C’est une autre forme de stress qui attend désormais Jérémie Beyou, conscient que le château de cartes qu’il a patiemment construit depuis le départ de New York il y a plus d’une semaine est instable : « Dans les conditions qui m’attendent jusqu’à l’arrivée, il n’y a plus de risque physique ni matériel. Le risque est lié au classement. J’ai bataillé depuis le début pour être devant, je n’ai pas usurpé ma position, ça ne me plaît pas de devoir éventuellement la laisser sur des coups de Trafalgar. » Mais pas question pour autant de se laisser abattre pour le skipper de Maître CoQ : « Je ne pense qu’à la victoire. Je suis focalisé sur ma météo, sur mes trajectoires, sur la marche du bateau, je ne vais pas lâcher ma première place comme ça, je vais me battre jusqu’au bout. » Résultat des courses au mieux mercredi matin…