Ça reste jouable pour le podium

5 juin 2013

Auteur du meilleur départ dimanche dernier à Bordeaux, le skipper Maître CoQ a été l’un des grands animateurs de cette première étape vers Porto de la Solitaire du Figaro 2013.

 

Toujours aux avant-postes, Jérémie Beyou a parfaitement négocié le dur coup de vent essuyé par la flotte des solitaires le deuxième jour de course. Malheureusement, le sévère « coup de mou » météo qui est tombé sur lui et ses camarades de course la nuit dernière fut imparable. Pas de vent, pas de vitesse. Pas de vitesse, pas de stratégie possible. Piégé cette nuit, Jérémie a toutefois réussi à regagner des milles et des places sur les dernières heures de course dès que la brise fut revenue.

 

Il termine en 19e position, à un peu plus de deux heures du leader : le challenge reste entier pour le skipper Maître CoQ qui vise désormais des victoires d’étape et, pourquoi pas, un podium. 

 

Jérémie Beyou, skipper Maître CoQ : « C’était la loterie totale cette nuit ! Nous avions pris la tête de notre petit groupe avec Armel (Armel Le Cléach’, Banque Populaire) quand nous sommes tombés dans la « molle ». Impossible d’en sortir. Sur l’AIS  (radar du bord), nous avons vu le groupe de Yann Eliés continuer à avancer : ils ont toujours eu du vent. Nous avons tenté de partir un peu à l’ouest, là où ils étaient : rien, pas de vent. Les risées étaient complètement aléatoires. A 50 m, il y en avait un qui démarrait alors que toi, t’avais rien…

 

Il fallait de la réussite. Mais c’est vraiment dommage qu’une course se joue dans des conditions comme ça. Les écarts avec les premiers sont monstrueux. En plus, Yann va savoir gérer son avance… En revanche, cela reste jouable pour le podium.

 

Il reste trois grosses manches. Il faut se concentrer sur les victoires d’étapes. Et je ne suis pas seul dans cette configuration.

 

Le coup de vent a été très rude à gérer : 15h sans lâcher la barre, je n’ai pas dormi du tout. J’ai bien négocié ce passage, j’ai fait une belle navigation, toujours dans le bon paquet de tête, je n’ai rien cassé.

 

Et, juste après le coup de vent, nous sommes tombés d’un seul coup dans la molle, sans transition. Avec beaucoup de manœuvres, d’empannages, dans très peu de vent et une mer encore formée. C’était physique. Impossible de se reposer, là encore, parce qu’il faut régler constamment, chercher les risées…

 

Globalement, cette étape a été très, très, sportive. Extrêmement intense. Je ne sais pas quand j’ai dormi, j’ai somnolé, fait des rêves à la barre… Je crois que je suis très rarement allé puiser aussi loin dans mes réserves.

 

Mais tant d’efforts pour un tel résultat c’est un peu rude. Il faut désormais repartir à zéro et se concentrer sur la suite ! »

 

Les solitaires vont pouvoir profiter de deux jours complets à terre pour se reposer et se concentrer sur la deuxième étape. Nouveau départ samedi prochain pour 452 milles (837 km) vers Gijon en Espagne.